Un concours Lépine de la taxe, en contradiction avec les engagements du ministre chargé des Transports. Voilà comment le rapport de la conférence Ambition France Transports, publié hier, est accueilli par la profession du transport routier de marchandises, au travers des organisations professionnelles FNTR, OTRE et Union TLF. En participant notamment à l’atelier 4, report modal et transport de marchandises, ces dernières caressaient l’espoir de réussir à convaincre le gouvernement de mieux répartir le financement des infrastructures pour alléger les charges pesant sur les transporteurs de marchandises. Or c’est visiblement raté. Pour réussir à financer les 3 Mds€ supplémentaires sur le transport, l’accent est mis essentiellement sur des mesures fiscales avec un renforcement des taxes telles que la TICPE, l’élargissement progressif des mécanismes d’éco-contribution territoriale « sur les poids lourds empruntant certains réseaux routiers locaux très fréquentés » (comme dans la région Grand Est à partir de 2027), ou encore la mise en place de « majorations ciblées des péages poids lourds sur les autoroutes concédées qui font face à des congestions importantes ». Sans oublier la possibilité d’une taxe sur la livraison de colis à domicile en zone urbaine, qui serait assise sur le chiffre d’affaires des plus grandes entreprises de e-commerce. Vent debout contre toute nouvelle fiscalité pour le secteur du transport routier et de la logistique, les organisations professionnelles précitées rappellent que le secteur « vache-à-lait » du TRM est exsangue, avec un taux de défaillances d’entreprises en hausse de 30,7% entre 2023 et 2024. Elles se préparent à une forte mobilisation en vue des prochaines échéances budgétaires et du futur projet de loi portant les propositions de la conférence Ambition France Transports. JLR
Le rapport de la conférence Ambition France Transports (organisée du 5 mai au 9 juillet) est disponible depuis hier sur le site écologie.gouv.fr. © DR