Comme chaque année à la même période, le cabinet EY publie son Baromètre de l’Attractivité de la France, qui repose à la fois sur une enquête en ligne auprès de 200 décideurs internationaux et sur le recensement des projets d’investissement étrangers annoncés en 2024, dans 45 pays européens. Et comme chaque année depuis 6 ans, la France arrive en tête des pays européens en termes de projets annoncés par des investisseurs étrangers, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne, avec quelque 1.025 projets recensés. A noter tout d’abord que ce chiffre est en recul de 14 % par rapport à 2023 (lui-même en baisse de 4% par rapport à 2022) et que cette tendance baissière se retrouve chez nos voisins britanniques et allemands (respectivement -13% et -17%). Au niveau européen, la baisse s’établit à 5% (5 383 projets recensés au total), le nombre d’emplois créés par les investissements directs étrangers a diminué de 15 % et dans l’industrie automobile, le nombre d’emplois supprimés en 2024 en Europe par les investisseurs étrangers dépasse même celui des créations (2029 contre 1 133).
Au 9ème rang des emplois générés par projet
Si l’attractivité de l’Hexagone saute aux yeux sur certains secteurs tels que l’énergie, l’IA ou l’agroalimentaire, il convient néanmoins de relativiser : en nombre d’emplois générés, la France se place seulement en 3ème position européenne (29.000 emplois, -27 % par rapport à 2023) derrière le Royaume-Uni et l’Espagne, et en nombre d’emplois générés par projet (30, contre 125 en Espagne), elle pointe seulement au neuvième rang. On en prend également pour notre grade en ce qui concerne la faiblesse du taux de projets non pas liés à une extension mais à une création de site industriel (projets "greenfield") : 37 % en France contre 76 % en Espagne par exemple. Explication avancée par EY : les investisseurs hésitent devant le niveau des coûts salariaux élevés et l’absence de stabilité politique. Et au classement des régions européennes, si l’Ile-de-France avait réussi l’exploit de dépasser le Grand Londres en 2023, ce dernier repasse à nouveau devant en 2024, bien que d’une courte tête (265 projets contre 258). JLR

L’édition 2025 du baromètre EY de l’Attractivité de la France place l’Hexagone en tête en nombre de projets d’investissement étrangers, mais seulement en 3ème position en nombre d’emplois générés. © EY