Pour nos petits commerces de campagne, ça nous fend locker !
Depuis le Covid, les consignes automatiques de colis envahissent nos villes et campagnes. Présentés historiquement comme complémentaires aux points de retrait en commerce de proximité dans les zones où il était difficile d’en recruter de nouveaux, ces lockers prennent aujourd’hui une place de plus en plus importante dans le paysage hexagonal de la livraison du dernier km. Chez Mondial Relay par exemple, leur nombre a déjà dépassé celui de ses 8.000 Points Relais (voir NL 4274), qui étaient encore 11.000 il n’y a pas si longtemps… Il faut dire que le spécialiste de la livraison hors domicile s’est engagé l’an dernier dans un plan de restructuration prévoyant la disparition de près de 3.000 Points Relais, remplacés par des lockers, notamment en zone rurale. Pour les commerces concernés, c’est un manque à gagner d’une quinzaine de centimes par colis, ce qui faisait plusieurs centaines d’Euros en fin de mois pour aider à payer le loyer ou ouvrir plus tard… Même le Sénat s’en est ému en mai dernier, en indiquant dans son JO que cette décision « pesait lourdement sur les petits commerces ruraux, dont beaucoup comptaient sur l'activité de relais-colis pour maintenir leur trésorerie ». Du coup, Mondial Relay tente de désamorcer la situation avec une étude Audirep intitulée « Si on repensait la ville de demain » réalisée sur échantillon « représentatif » de 1.500 citadins. Il s’avère que 75% d’entre eux considèrent que l’impact des lockers est positif sur les commerces ou l’attractivité de leur ville parce qu’ils génèrent du trafic alentour. Sauf qu’ils habitent tous de grandes agglomérations françaises de plus de 100.000 habitants ! Pour les commerçants en milieu rural, il ne leur reste plus qu’à se réunir en plateformes e-commerce locales, avec retrait dans leur magasin… ou dans des lockers ouvert H24 et 7j/7 ! Jean-Luc Rognon