Newsletter quotidienne n° 4189

Lors de son événement ’Delivering the Future 2025, organisé mercredi dernier au sein de sa plateforme de Dortmund, Amazon a dévoilé un florilège de solutions d’avant-garde destinées à son vaste réseau d’agences de livraison. Développé depuis 2012 sur le continent européen, celui-ci aura déjà fait l’objet de 700 M€ d’investissements technologiques sur la période 2021-fin 2025. Et d’autres se profilent pour entamer l’an prochain le déploiement d’un concept d’agence de livraison du futur développé et testé au sein du Centre d’Innovation dernier km implanté sur ce site allemand, sans équivalent dans le réseau mondial d’Amazon. Ses équipes s’y emploient à « façonner la prochaine décennie de l’activité de [son] activité de livraison », avec l’appui de fournisseurs intralogistiques ou autres dont le nom est rarement cité une fois le système adapté aux besoins spécifiques d’Amazon. Environ 40 processus opérationnels sont exécutés sur ces agences pour réceptionner chaque jour des milliers des colis provenant de son réseau de sites de stockage-préparation (en propre ou prestés), puis en assurer le tri selon l’itinéraire de livraison final, avant mise en sac et prise en charge par ses partenaires livreurs. Le tout avec focus sur l’efficacité et la réduction des coûts de traitement, en veillant à l’optimisation et l’ergonomie des taches toujours dévolues aux opérateurs. Une demi-douzaine de ces innovations ont été présentées, à commencer par Tipper, équipement assurant le déchargement de bennes de colis, basculées pour leur transfert automatique sur le réseau de convoyage qui irrigue ces installations (la seule où apparaît le nom d’un partenaire, le français Manergo). Les solutions suivantes interviennent au fil du parcours des colis, qu’il s’agisse du Système Échelon qui gère le flux des colis sur les tapis roulants, du scanner multidirectionnel qui en capture automatiquement les informations sous tous les angles, ou des technologies Agility et Matrix qui déterminent les trajectoires optimales de tri. Et sur la fin de ligne, la mise en sac de livraison s’appuie sur ZancaSort, pour l’acheminement des colis et leurs sacs vers ces stations de travail ergonomiques où les opérateurs bénéficient du système Vision Assisted Sort Station qui met en surbrillance les colis et leurs zones de tri pour gagner en efficacité et en fiabilité sur cette phase cruciale (voir suite). MR

Au-delà de la mue technologique de ses agences de livraison (voir Une), Amazon a aussi présenté la semaine dernière des solutions destinées à ses sites de préparation de commandes et de distribution, en amont, où a déjà été déployée ces dernières années « la plus grande flotte mondiale » de robots industriels –750.000– qui œuvrent avec et aux côtés des opérateurs pour automatiser les tâches physiques répétitives. Dans cet écosystème, le nouveau venu est baptisé Vulcan et chargé d’effectuer des manipulations complexes. Très en pointe en terme de robotique, d’ingénierie et d’intelligence via l’IA « physique » il permet par exemple de placer des produits ou d’en prélever dans les étagères de stockage qui se comptent par dizaines de milliers sur les Fulfillment Centers à étages d’Amazon, tache jusque-là manuelle. À la différence d’autres robots-maison déjà employés sur d’autres process, il dispose d’un « sens du toucher » selon ses concepteurs, soit une capacité à comprendre quand et comment il entre en contact avec un objet. Son système de vision, son bras articulé prolongé d’une ventouse et d’une règle, cette dernière permettant de faire de la place dans le compartiment en poussant les articles déjà présents. La façon de saisir un article ou la force de préhension sont aussi ajustées en fonction de sa taille et sa forme. « Avec ces compétences, Vulcan peut gérer environ les trois quarts des millions de produits que nous proposons et les déplacer à des vitesses comparables à celles des opérateurs » souligne Amazon, qui en a déjà déployé sur deux sites aux États-Unis et en Allemagne.

Enfin, des centaines de nouvelles machines d’emballage optimisé vont être déployées sur les sites de distribution européens. Elles créent des emballages sur mesure, sous forme de boîtes en carton mais de plus en plus de sacs en papier, dans une logique d’optimisation du volume des envois, mais aussi de la quantité de matière employée ou de déchets, ainsi que du poids de l’emballage (à taille égale, les sacs en papier sont jusqu'à 90% plus légers que les boîtes en carton traditionnelles). D'ici la fin d’année, plus de 70 de ces machines seront opérationnelles en Allemagne, au Royaume-Uni, en France, en Italie et en Espagne, avec un déploiement continu jusqu'en 2027. MR

Une plus grande durabilité des équipements, des réductions de coûts et une hausse de la productivité des entrepôts. Voici comment le spécialiste de systèmes automatisés en intralogistique SSI Schaefer décrit les bienfaits de l’intégration d’un module d’intelligence artificielle dans ses services de maintenance. Plutôt que de s’appuyer sur des données théoriques pour planifier ses interventions de maintenance préventive (jours travaillés, heures de fonctionnement des installations…), l’entreprise propose à ses clients une approche davantage « sur mesure » basée sur des données collectées en conditions réelles via les WCS et WMS de SSI Schaefer, et centralisées dans son data center au niveau mondial. Ces informations (confidentielles) sont ensuite analysées par des algorithmes d’IA (Machine Learning et Deep Learning) pour formuler des préconisations et élaborer le planning de maintenance préventive. Parallèlement, les anomalies sont automatiquement remontées au service R&D dans le cadre de la démarche d’amélioration continue de l’équipementier. D’après les premiers retours clients dans les secteurs de la mode, de l’automobile et du e-commerce, cette maintenance dopée à l’IA permettrait d’allonger de plus de 30% les intervalles entre deux interventions techniques sur site et de réaliser des économies de 50% sur le réassort des stocks de pièce de rechange. SSI Schaefer n’hésite pas à parler de petite révolution ! JLR

Pas de retour en arrière en matière de logistique événementielle chez Asus France. La filiale française du fabricant taiwanais de matériels informatiques a renouvelé pour deux ans son partenariat avec Stockoss pour les gestion de ses stocks, réapprovisionnements et envois de supports publi-promotionnels. Depuis 2021, la plateforme web de mise à disposition de capacités de stockage avec services associés lui permet d’avoir une visibilité temps réel sur ses stocks de goodies, mobiliers et supports de PLV/ILV destinés à soutenir ses différentes opérations de communication partout en France. Alors que ses 200 références de matériels publi-promotionnels étaient auparavant dispersées entre son siège social et ses différents fournisseurs, elles sont désormais centralisées sur un espace de 250 m² de stockage chez un partenaire logisticien de Stockoss. « Externaliser la gestion de nos stocks événementiels et marketing a transformé notre quotidien, explique Leslie Cuynat, responsable marketing B-to-C chez Asus France. Grâce à une gestion centralisée, nos équipes marketing peuvent se concentrer sur la stratégie et la création ». Depuis peu, elles bénéficient en outre de nouveaux services. « Le renouvellement du partenariat s’accompagne de nouveaux services technologiques comme l’automatisation des réapprovisionnements et les expéditions multipoints simplifiées, souligne Stockoss. Asus France bénéficie ainsi d’un pilotage fluide, sans friction et aligné avec les exigences de rapidité et de précision du marché ». AD

Generix, l’éditeur de solutions de supply chain collaborative en mode SaaS, a recruté Jean-Baptiste Valeyre comme directeur des Opérations. Auparavant associé au sein du cabinet de conseil en stratégie SCP Conseil, il a pour mission d’accélérer la transformation globale de l’organisation afin de mieux servir les clients dans un monde davantage axé SaaS. « Nos équipes continuent à aider nos clients à générer une croissance rentable et durable grâce à notre suite d’applications et de technologies SaaS, souligne Raphaël Sanchez, président et CEO de Generix. L’arrivée de Jean-Baptiste Valeyre va leur permettre de rationaliser les opérations et d’accélérer la valeur délivrée ». Diplômé de École nationale des ponts et chaussées, Jean-Baptiste Valeyre a débuté comme consultant en stratégie chez Advancy puis a rejoint l’enseigne Leader Price où il a notamment été directeur général adjoint. Par la suite, il a repris avec un associé la Maison Dubernet, enseigne de produits gastronomiques de la région du Sud-Ouest. « Grâce à son parcours, il a une grande expérience dans la supervision de projets stratégiques, la finance, le contrôle de gestion, la vente, la gestion de franchises et les transformations opérationnelles », souligne Generix. AD

Afin d’optimiser la distribution de ses produits en Espagne, le fabricant d’électroménager Beko Europe a ouvert début mars un nouvel entrepôt de 31.000 m² à Alaquàs, dans la région de Valence. Opéré par ID Logistics et doté de 34 quais, il emploie 25 personnes qui assurent les opérations de stockage, préparation de commandes et expédition de petits comme de gros appareils électroménagers à destination de clients dans toute la péninsule ibérique (y compris les îles Baléares et Canaries). Sur une année, ce sont plus de 500.000 articles qui devraient être traités à Alaquàs. L’industriel, co-détenu par l’entreprise turque Arçelik (75%) et la société américaine Whirlpool (25 %), approvisionne le marché espagnol avec ses produits de marques Beko, Whirlpool, Grundig, Indesit, Arctic ou Hotpoint à partir de ses usines situées en Turquie, Roumanie, Pologne ou encore Italie. « Si ce nouveau site renforce notre présence dans la région, il met également en lumière notre modèle opérationnel qui repose sur l’efficacité, la flexibilité et la durabilité, souligne Jérôme Jacek, directeur général d’ID Logistics Iberia. Grâce à une technologie de pointe et à une équipe engagée, nous sommes prêts à répondre aux demandes du marché et à soutenir notre client dans ses objectifs de croissance et d’amélioration continue ». AD

La semaine dernière, le logisticien allemand Rhenus a signé avec l'Autorité des voies navigables intérieures de l'Inde (IWAI, Indian Waterways Authority of India) un protocole d'accord portant sur l’exploitation de services de barges sur divers corridors du Gange et du Brahmapoutre. Dans une première phase, Rhenus va faire acheminer depuis l’Allemagne des pousseurs et une vingtaine de barges à fond plat d'une capacité unitaires de 400 t (jusqu’à 1.200 par voyage quand elles sont combinées par trois). L’objectif annoncé : avoir la capacité et développer les infrastructures portuaires pour transporter plus d’un million de tonnes de marchandises par an à partir de fin 2025. Il est prévu par la suite de porter cette flotte à 100 barges et d’étendre les corridors à travers le sous-continent indien. Régi par l’IWAI, le réseau fluvial indien compte plus de 14.500 kilomètres de voies navigables (contre 6.700 en France), dont 111 voies navigables nationales, le secteur du transport par voies navigables intérieures (IWT) de l'Inde. La trafic est en très forte croissance puisqu’il est passé en 10 ans de 30 M de t transportées en 2014 à 133 M en 2024. JLR