C'est sur son site de Réau (77), ouvert en septembre 2017, que Cdiscount a détaillé hier la relation tissée depuis 2016 avec Neopost Shipping. L'e-commerçant avait été le 1er en France à opter pour la machine d'emballage CVP-500 développée par Neopost, qui assure l'optimisation sur mesure et en 3D des colis. C'est même son 1er client mondial avec la récente installation sur le site historique de Cdiscount à Cestas (33) d'un 4e exemplaire de cet équipement de pointe à 700.000 € pièce (prix catalogue, avec nombre variantes d'options et de services associés). En tout, une trentaine de CPV-500 ont été installées dans le monde, jusqu'aux Etats-Unis et au Japon, avec un ROI de l'ordre de 2 ans, voire 3 avec de moindres volumes, assure son constructeur. « Au-delà de l'automatisation et des gains en productivité, nous menons cette chasse au vide dans les colis à la fois pour améliorer l'expérience client et réduire leur taille de -30%, donc le volume à expédier et le nombre de camions mobilisés, indique Pierre-Yves Escarpit, DG adjoint de Cdiscount en charge des achats, de la supply chain et des SI. Le ROI repose aussi sur une réduction de -20% des coûts d'emballage, en intégrant la suppression du kraft de calage, malgré un carton spécifique plus cher et un volume minime de chutes ». En pratique, Cdiscount s'est équipé de 3 CVP-500 entre 2016 et 2017, qui emballent déjà 30 à 35% des 7 à 8 millions de colis de taille éligible (sur 21 M expédiés l'an dernier). Avec la 4e déployée à Cestas, ce taux atteindra les 60% d'ici fin 2019. Et même 100% sur le site bordelais en 2020, vu qu'il accueillera dès juin prochain et en première mondiale le 2e modèle de la gamme de machines 3D de Neopost Shipping. « Cette CVP-1000 résulte d'une re-conception afin de doubler la productivité, de 500 colis/h sur notre 1er modèle. Le prototype tourne déjà sur notre site de production de Drachten, au Nord des Pays-Bas, et son déploiement pilote dans une logique de co-développement chez Cdiscount la fiabilisera pour atteindre 1000 colis/h en vitesse effective. L'autre atout-clé sera l'assemblage de colis plus petits, de 5 cm de haut, voire moins à l'avenir, contre 10 cm aujourd'hui », explique Daniel Malouf, le Pdg de Neopost Shipping. Le lancement commercial suivra courant 2019, tandis que le succès du modèle précédent se confirme, par exemple en France à la Fnac ou récemment chez Bricoprivé. MR
La Commission d’examen des pratiques commerciales (CEPC), à qui la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances et le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation avaient demandé en juillet dernier de se pencher sur la question, vient de publier son guide de bonnes pratiques relatives aux pénalités logistiques. Ce document s’appuie sur la réflexion d’un groupe de travail réunissant les représentants de la grande distribution et de ses fournisseurs, ainsi que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Il décrit les principes pragmatiques et les bonnes pratiques applicables lors de la conclusion du contrat, lors de l’exécution du contrat et au moment du règlement des litiges (retard ou problèmes de livraison). Parmi les 15 recommandations de ce document figurent notamment un appel à la tolérance au bénéfice des fournisseurs, à la fois dans la détermination du taux de service (rapport entre les produits commandés et les produits livrés conformes) et dans l’appréciation des retards de livraison, la nécessité de prévoir des exigences différenciées notamment pour les produits soumis à des aléas particuliers (comme les produits « bio » par exemple), et la nécessité de prévoir un principe de réciprocité dans les pénalités, dans le cas où le distributeur manquerait à ses obligations. Le communiqué gouvernemental indique par ailleurs que la DGCCRF (qui relève du ministère de l’Economie) sera très mobilisée pour lutter contre les pratiques abusives sur ce sujet, lors de ses contrôles menés chaque année au sujet de l’équilibre des relations entre fournisseurs et distributeurs. JLR
Comme pressenti il y a deux ans, les projets logistiques en blanc, c’est-à-dire sans vente ou location préalable à la construction du bâtiment, sont bien de retour. Dans sa dernière étude, Arthur Loyd Logistique en a recensé en 2018 pas moins de neuf, pour un investissement total de 180 M€, dont un ensemble de 5 opérations co-développées par la joint-venture Virtuo/CBRE GI pour 120 M€, ou encore un projet mené par Barings Real Estate à Nanteuil-le-Haudoin (60). Sans rivaliser avec les niveaux atteints en 2007, ce succès relatif des opérations en blanc en 2018 s’explique par deux grands facteurs: la bonne santé du marché locatif et l’apparition de poches de pénurie d’offre. La Dorsale atteint en effet son plus faible niveau depuis 2011 avec 1,53 M de m² d’entrepôts disponibles (7%), et l’offre dans les régions lyonnaise et marseillaise a connu un recul «très significatif». «Ces deux secteurs attractifs de la Dorsale traversent aujourd’hui une période de pénurie d’offre jamais enregistrée jusqu’ici. C’est d’ailleurs sur ces deux secteurs que les pressions haussières sur les loyers seront les plus fortes en 2019 » prévient Didier Terrier, directeur général d’Arthur Loyd Logistique. Le cabinet de conseil en immobilier d’entreprise note par ailleurs que la baisse des volumes de la demande placée enregistrée en 2018 (qu’il estime à -15%) est essentiellement liée à la diminution de moitié des volumes transactés en Île-de-France, après une année record en 2017. JLR
Didier Terrier, directeur général d’Arthur Loyd Logistique. Crédit photo DR
Proposant une plateforme collaborative dédiée au TRM courte distance, la start-up et commissionnaire de transport espagnole OnTruck a désormais une filiale à Paris, pilotée par Nicolas Lubeth, directeur des operations France. Le premier chargement a été réalisé en novembre dernier, et la société revendique déjà plusieurs partenaires transporteurs et clients chargeurs en France, un marché qui faisait partie de ses priorités au lendemain de sa dernière levée de fonds de 25 M€ (voir NL n°2723). “Les transporteurs reçoivent via leur application mobile des propositions de fret qu’ils sont libres d’accepter ou non en fonction de leur capacité et les expéditeurs ont la possibilité de suivre en temps réel le statut de chaque expédition”, rappelle Nicolas Lubeth. La start-up, qui s’est implantée l’an dernier au Royaume-Uni, envisage de couvrir d’autres villes françaises d’ici à la fin 2019. AD
Nicolas Lubeth, directeur des operations France d’OnTruck. Crédit photo DR
Une augmentation du nombre de ses Point Relais, un développement de son réseau Comptoir Retrait & Services, le lancement de nouveaux services client et la mécanisation de six de ses agences régionales en France. Voilà les grands chantiers qui vont occuper cette année le spécialiste de la distribution de colis e-commerce Mondial Relay (groupe HFH). A la fin 2019, il vise 9000 Point Relais en France, contre un peu plus de 7 400 fin 2018 (40000 en Europe). En cours d’année, il ambitionne aussi d’ouvrir dans la capitale de nouveaux sites de retrait pour colis lourds et volumineux Comptoir Retrait & Services (voir NL n°2812), réfléchissant aussi à dupliquer ce concept dans d’autres villes en France. Mondial Relay va par ailleurs poursuivre la mécanisation de ses agences régionales (5 en 2019), ainsi que celle de son hub lyonnais. En 3 ans, elle aura ainsi mécanisé 20 de ses 24 agences régionales. La société a traité 80 millions de colis en 2018, un record qui devrait se matérialiser par une croissance de son activité de 30 % sur son exercice décalé 2018/2019. AD
Devant la gronde des sociétés économiquement liées à l’UE, le gouvernement britannique va offrir aux entreprises locales le droit de postuler pour obtenir une Procédure Simplifiée de Transit (PST), nous apprend le Wall Street Journal. Dès aujourd’hui, 145.000 d’entre elles auront ainsi la possibilité d’accélérer le passage en douane en réglant à 30 jours les taxes d’importations et en envoyant postérieurement la déclaration complète aux autorités douanières. Cette PST leur sera accordée pour une période d’un an. Sans elle, ou après le 29 mars, les entreprises britanniques seront soumises à des droits de douane allant de 4% (Tarif Extérieur Commun) à 40% si aucun accord n’est signé avec l’UE. La Chambre de Commerce Britannique décrit cette mesure comme rassurante mais note que la priorité reste d’éviter « un Brexit brouillon et désordonné ». En cas de « hard Brexit », il est estimé que les importateurs britanniques devront chaque année remplir rien moins que 205 millions de formulaires de déclaration en douane. PM
Depuis le 23 janvier dernier, Ikea réalise 100% de ses livraisons à domicile dans l’agglomération de Shanghai en véhicules électriques. Le géant du meuble en kit a non seulement l’ambition de livrer en électrique cette métropole chinoise, mais aussi Paris, Amsterdam, New York et Los Angeles d’ici à 2020. Pour y parvenir, Ikea s’appuie à la fois sur son prestataire logistique local Beiye New Brothers Logistics, qui a bien voulu jouer le jeu en achetant des camions électriques, et sur DST, un loueur de camions disposant de quelque 16.000 véhicules électriques ainsi que, et c’est là la clef de la réussite de ce projet, d’un vaste réseau de stations de recharges. Cette initiative s’inscrit dans la volonté d’Ikea annoncée lors de la COP24 de réduire ses émissions carbone de 80% entre 2016 et 2030. Plusieurs actions seront mises en place pour y arriver, notamment l’approvisionnement de ses sites en énergie 100% renouvelable, l’amélioration de ses systèmes d’éclairage LED, l’utilisation d’une colle moins polluante dans ses meubles en aggloméré ou encore l’incitation de ses fournisseurs à se convertir eux aussi au transport décarboné. PM