Lancée en début d’année, la startup Chaynon se présente comme une solution SaaS de lutte contre la fraude destinée aux marketplaces et aux e-commerçants. « J’ai traité de nombreux sujets en lien avec la fraude dans ma vie antérieure (en qualité de directeur de la logistique de Back Market, ex-Lazada…ndlr) en ne trouvant aucune solution disponible sur le marché pour endiguer le phénomène » explique Raphaël Durand, l’un des deux co-fondateurs (avec Alexandre Hunault). Selon lui, ces fraudes au remboursement pourraient représenter 1 à 2% des GMV (les ventes brutes), soit un montant très significatif. Et le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur en particulier pour les produits à haute valeur ajoutée et / ou faciles à revendre. En fait, les places de marché et les vendeurs croulent sous les plaintes de colis vides ou supposés non livrés (fraude opportuniste) et sont la cible d’arnaques aux retours. « Ces problèmes sont difficiles à résoudre car la vérité repose souvent uniquement sur la bonne foi et des récits contradictoires des personnes impliquées. La plupart du temps, les e-commerçants et les marketplaces se retrouvent à absorber le coût », détaille Raphaël Durand. Plus sophistiquée, l’arnaque aux retours consiste pour l’acheteur à falsifier l’étiquette de renvoi du produit en indiquant une adresse voisine du point de livraison et en mettant dans le colis, à la place de l’article de valeur, un objet de poids équivalent, comme un sac de riz par exemple. Une fois le statut livré obtenu, le client frauduleux peut ainsi mettre la pression et exiger son remboursement avant que la réconciliation entre le réel et l’attendu n’ait pu être faite. « Via des complices chez les transporteurs, l’acheteur peut aussi simuler des évènements de tracking permettant d’afficher les statuts (en transit, livré…) d’un colis factice pour déclencher un remboursement » (voir suite). JF
Raphaël Durand, l’un des deux co-fondateurs de Chaynon. ©Chaynon