Le Royaume-Uni lance un programme de 236 millions d’euros pour déterminer quel sera le modèle énergétique à privilégier pour obtenir un transport routier à zéro émission.
Le gouvernement britannique a annoncé un financement de plus de 200 millions de livres sterling (236 millions d’euros) pour un programme de démonstration "comparatif" de trois ans visant à déterminer quelle serait la solution la plus efficace entre les batteries ou les piles à combustibles pour les camions zéro émission.
"Ces expérimentations aideront le secteur du fret britannique à réduire sa dépendance aux combustibles fossiles en trouvant quelles technologies zéro émission sont les mieux adaptées aux véhicules routiers les plus lourds du Royaume-Uni", a déclaré la ministre des transports, Trudy Harrison, le 12 mai dernier.
Un appel à projet
Les expérimentations devront aider à bâtir les futures infrastructures de ravitaillement et de recharge nécessaires pour assurer la transition vers un secteur fret à zéro émission d'ici 2050. Le gouvernement britannique a déjà indiqué qu’il souhaitait que tous les nouveaux poids lourds vendus au Royaume-Uni soient zéro émission à partir de 2040, tout en interdisant la vente de camions à carburation fossile de moins de 26 tonnes à partir de 2035.
Un appel à projet sera lancé à destination des constructeurs, fournisseurs d'énergie et les opérateurs de flottes et d'infrastructures afin de présenter leur technologie verte sur les routes britanniques en se concentrant sur les deux technologies électriques à batterie et ou à pile à combustibles (PAC).
Pas de directive à sens unique
Le gouvernement est actuellement agnostique sur ces deux technologies. Il est probable que son programme d’expérimentation ne livre pas une directive à sens unique, mais plutôt un mix de solutions, avec une répartion des solutions électriques à batterie et hydrogène (avec pile à combustible ou pourquoi pas directement en tant que combustible dans le moteur).
Si tous les constructeurs de camions misent sur les véhicules à batterie, certains montrent plus de réticences vis à vis de la pile à combustible, comme le groupe Traton (Scania et MAN). Une étude de l’Institut allemand Fraunhofer, publié en février 2022, juge également qu’il vaut mieux se concentrer sur les camions à batteries, considérant que l’offre de camions à hydrogène ne sera véritablement commercialisée à l’horizon 2027-2030, date à laquelle les camions électriques à batteries auront progressé de manière notable sur leur point faible, l’autonomie, en proposant des packs de deuxième génération plus compacts, capables d’assurer sans problème 450 km d’autonomie.