Newsletter quotidienne n° 4274

La semaine dernière, sur Supply Chain Event 2025, Vincent Espie, le VP Supply Chain Europe de BIC est venu expliquer par le menu, devant une salle comble, la transformation SC opérée par le géant français des stylos-billes, briquets et rasoirs, qui réalise un CA de 2,2 Mds € au niveau mondial avec un portefeuille produits de 10.000 SKU. En réponse à l’instabilité mondiale, BIC a lancé en 2022 un vaste projet de régionalisation de sa supply chain, non seulement avec la création d’équipes dédiées pour piloter les processus IBP (Integrated Business Planning) dans chaque région, mais aussi une réorganisation des moyens de production (24 usines dans le monde) afin de garantir qu'au moins 80 % des produits BIC vendus sur un continent y soient fabriqués (nearshoring). « Nous avons réussi à transformer une supply chain mondiale en des SC régionales sans accroitre les coûts, et au contraire en les diminuant » a lancé Vincent Espie. Le résultat est spectaculaire : en plus d’une organisation plus résiliente, le projet a permis une réduction de 16 % des stocks mondiaux (-7% en Europe) et une augmentation de 10 points du taux de service en Europe. Quant aux produits à très faible rotation (SLOB, slow moving & obsolete), ils ont diminué de 35% ! L'ambition est de désormais de passer d'une chaîne d'approvisionnement "résiliente" à "anti-fragile", selon la définition de Gartner, c’est-à-dire une organisation qui se renforce quand elle fait face à des crises. A suivre… JLR

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D’ici la fin 2025, Zalando aura déployé neuf robots de picking automatisé signés du spécialiste polonais Nomagic au sein de son réseau européen d’entrepôts, qui contribueront à faciliter le passage du pic d’activité de fin d’année. Et un nombre « à deux chiffres » de mises en œuvre est programmé sur 2026 chez le géant allemand de la mode on line. On peut ainsi parler de déploiement à large échelle de ce type de solutions de picking que l’on avait vu ces dernières années apparaître au catalogue de la plupart des grands noms de l’automatisation intralogistique, mais dont la percée semblait jusque-là se faire au compte-gouttes. Cet accord confirme, s’il le fallait, l’accent stratégique mis par Zalando sur l’automatisation de ses opérations en entrepôt depuis sa création à Berlin en 2008, avec aujourd’hui une douzaine de plateformes à l’échelle continentale, pour l’essentiel en format XXL et poussant déjà très loin le curseur technologique (à l’image du site français mis en opération il y a un an dans le 77, voir NL 4050). Baptisé Richard, le robot Nomagic retenu par Zalando a été développé pour le secteur de la mode, et tire parti des solutions de vision dopées à l’IA développées depuis 8 ans par ce pionnier polonais pour apprendre et s’adapter en continu à l’évolution des produits à picker ; un atout clé pour percer ainsi chez Zalando dont l’assortiment d’articles textile et d’accessoires est à la fois très large et changeant. En pratique, ces robots assureront du prélèvement unitaire d’articles dans leur carton de réception pour les placer dans les pochettes de trieurs de type pocket sorter, qui font à la fois office de solution de stockage, de préparation et d’ordonnancement. Un pilote réalisé par les deux partenaires a coché toutes les cases de l’excellence opérationnelle, avec une moyenne de 10.000 picks par jour, supprimant ainsi une étape fastidieuse de manutention en réception, avec la capacité d’opérer H24. Il s’avère d’ailleurs que Zalando avait pris une part minoritaire dans la levée de fonds en série B de 44 M$ bouclée ce printemps par Nomagic, qui annonçait alors une croissance annuelle de ses revenus récurrents de l’ordre de 200% et plus (voir NL 4146). MR

Pour les spécialistes de la livraison de colis, le pic de fin d’année débute dans quelques jours, pour s’achever à la mi-janvier, avec les trois grands rendez-vous commerciaux que sont le Black Friday, Noël et les soldes d’hiver. Chez Mondial Relay, le dispositif a été renforcé pour absorber quelque 8 millions de colis par semaine prévus d’ici fin 2025. La filiale du Groupe InPost a ainsi augmenté de 15 % la capacité de gestion de ses agences de tri et de 25 % celle de ses hubs par rapport à 2024, en France, en Belgique et au Luxembourg. Le nombre d’agences de tri est passé de 45 à 49, celui des Hubs de 7 à 8, et 300 nouveaux collaborateurs sont venus renforcer le réseau. Mais c’est au niveau des consignes automatiques, ou lockers, que la progression est la plus spectaculaire. En France, Mondial Relay en compte désormais 9.000 unités, un chiffre supérieur aux 8.000 Points Relais de la marque. Au niveau européen (dans 9 pays), la maison-mère InPost présente un ratio encore plus important en faveur des lockers : 54.000 sur un total de 88.000 points de retrait soit 61%. Sur toute l’année 2025, elle a prévu d’en installer un total de 14.000, dont 4.000 dans l’Hexagone. JLR

Créée l’année dernière, la société In2Biz était présente sur Supply Chain Event 2025 pour y dévoiler son offre et notamment son TMS chargeur In2Delivery. Intégralement développée par l’éditeur/intégrateur spécialisé dans le conseil et l’accompagnement des entreprises dans leur transformation digitale, cette solution Saas et No Code a déjà été déployée dans cinq entreprises, dont le groupe coopératif suisse Laiteries Réunies de Genève (LRG). « Elle est aisément configurable grâce à son mode no code, elle se déploie rapidement grâce au Cloud et s’intègre naturellement aux systèmes d’information existants type ERP, GED et WMS », souligne Xavier Doulaud, le fondateur et dirigeant de In2Biz. Reposant sur une plateforme web et une application mobile conçues pour chauffeurs, chefs de quai et managers, elle comprend en outre de nombreuses fonctionnalités visant à simplifier et digitaliser l’ensemble du processus de livraison (planification et suivi de tournées, réaffectation et gestion des incidents de livraison en temps réel, pilotage et suivi de rolls/palettes/contenants, collecte de signatures de clients, de photos et d’accusés de réception numériques, etc.). « Notre tarification se veut aussi très agressive, poursuit Xavier Doulaud. Pour cinq véhicules ou chauffeurs, nous avons ainsi un pack à moins de 300 € par mois ». Et l’éditeur/intégrateur, qui cible surtout des entreprises de 500 à 5.000 collaborateurs avec logistique intégrée, travaille déjà à l’enrichissement de son TMS : à terme, sa solution pourrait également intégrer des fonctionnalités d’optimisation de tournée et de calculs d’ETA. AD

Suite au décès de son fondateur Jean-Claude Brunier (voir NL 4192), Open Modal a mis en place une nouvelle gouvernance familiale en nommant Antonin Brunier au poste de président et Clémence Brunier à celui de directrice générale. Juriste de formation, cette dernière a rejoint très tôt le groupe spécialisé dans le transport combiné rail-route, y travaillant d’abord sur des fonctions administratives dans une agence en région parisienne, avant de devenir notamment Pdg de sa filiale TAB Rail Road. Diplômé de l’école Polytech Annecy-Chambéry et de l’IAE Montpellier, Antonin Brunier a pour sa part débuté sa carrière chez le fabricant américain d’emballages alimentaires Crown Holdings, d’abord en Afrique du Sud puis en Europe. Il y a eu notamment à y déployer des systèmes ERP ; puis il a rejoint Open Modal en 2007 en tant que directeur des systèmes d’information avant d’y devenir, entre autres, DG de sa filiale T3M en 2021. « Notre nouvelle gouvernance s’inscrit dans la continuité du projet stratégique construit avec notre père, mais elle ouvre aussi une nouvelle étape, celle d’une organisation plus collective, où les décisions se prennent en équipe avec notre Comex et l’ensemble des collaborateurs », souligne Clémence Brunier. Et quelques projets structurants ont déjà été lancés. Dans son communiqué, le groupe indique qu’il va mettre en circulation un nouveau train entre les Hauts-de-France et le terminal de Miramas courant 2026, et que son ouverture à l’international va se poursuivre avec un partenariat stratégique en cours de déploiement en Europe de l’Est. AD

Le géant de l’agroalimentaire PepsiCo s’est tourné vers Mecalux pour automatiser le futur entrepôt qu’il compte adosser à son usine polonaise de Grodzisk Mazowiecki d’ici au 3^ème trimestre 2026. Destinée au stockage de chips et autres produits de snacking commercialisés par la multinationale américaine, l’installation comprendra un système de stockage palettes à navettes et un réseau de convoyeurs automatisés qui reliera l'entrepôt aux lignes de production en permettant un approvisionnement continu en palettes 24h/24 et 7j/7. Toutes les opérations seront pilotées avec le logiciel Easy WMS de Mecalux, interfacé au WMS SAP EWM de PepsiCo. « Grâce à ce nouvel investissement, nous espérons optimiser nos opérations en augmentant nos capacités de stockage et en réduisant nos coûts logistiques, explique Bartłomiej Lesiuk, responsable projets d’automatisation chez PepsiCo Pologne. L’entreprise sait bien de quoi elle parle, puisqu’elle déjà automatisé deux autres de ses sites polonais avec Mecalux. L’un des derniers en date est celui de Środa Śląska (voir NL 4050). AD