Transformations

« Je suis un réformiste, vous êtes un révolutionnaire », a lancé Édouard Philippe à Jean-Luc Mélenchon, le 28 septembre dernier sur le plateau de l’émission politique de France 2. Au lieu de réformiste, le premier ministre aurait presque dû dire « transformiste », sauf que cela aurait sans doute prêté à confusion. Plus sérieusement, avez-vous remarqué comme le terme « transformation » est devenu, depuis la rentrée, l’un des éléments de langage favoris de notre président et du gouvernement ? Vive la transformation des pratiques budgétaires, des politiques publiques, du Code du travail, ou encore la transformation écologique. Il n’y a pas de jaloux, pratiquement chaque ministre aura à conduire la sienne.

Par quelle magie le mot « transformation » a-t-il fait son entrée par effraction dans l’inconscient collectif ? À mon sens, ce n’est pas sans rapport avec l’essor du digital. Dans tous les secteurs d’activité, les entreprises s’engagent dans de grands chantiers de transformation digitale qui auront pour effet, en utilisant les nouvelles technologies numériques, de modifier profondément leur stratégie, leurs systèmes d’information, leur manière de piloter leur supply chain, leur organisation, leur réseau de distribution, mais aussi leur relation client et leur modèle économique. Cette transformation digitale est d’ailleurs fort logiquement devenue le fonds de commerce d’un très grand nombre de cabinets de conseil en SCM. Dans le grand dossier « Pour vos appels d’offres » que nous leur consacrons, vous pourrez d’ailleurs mesurer à quel point cette transformation digitale ne les épargne pas, eux non plus. À l’image des conducteurs de taxi, les plates-formes d’intermédiation pourraient même constituer une menace pour la pérennité des cabinets de conseil.

Et les effets à plus ou moins long terme de la transformation digitale sur la supply chain ne s’arrêteront pas là, que ce soit dans les entrepôts ou sur les routes. Les logisticiens en ont fait l’expérience cet été : en France, le maillon du transport routier commence déjà à souffrir d’une pénurie de conducteurs, à l’image de ce qui se passe depuis plusieurs années aux États-Unis. Or, la réponse technologique à ce problème existe, les tests grandeur nature ont déjà commencé (voir notre dossier Tendance). Combien de temps se passera-t-il avant que les camions autonomes ne circulent sur nos autoroutes, 10 ans, 5 ans, peut-être moins ? Sur ce sujet, le gouvernement ne compte apparemment pas jouer la montre. Il a annoncé, le 15 septembre dernier, qu’il voulait définir d’ici la fin de l’année les orientations d’une stratégie nationale pour le développement « maîtrisé et responsable » du véhicule automatisé, reconnu comme un enjeu majeur. Quid de l’enjeu social et sociétal ? Après « transformation », parions que le prochain buzzword à la française sera « formation ».

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Crédit photo Jean-Luc Rognon

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  • Jean-Luc Rognon

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