Logistik über alles

Si vous imaginez que j’ai l’intention vous embarquer dans une analyse hasardeuse sur un présumé impérialisme logistique de nos voisins d’outre-Rhin, vous n’y êtes pas du tout. Je voudrais juste partager avec vous un singulier moment d’étonnement que j’ai vécu sur la dernière édition de la SITL. Je discutais sur notre stand avec Robert Schönberger, le commissaire général du salon allemand Transport Logistic München, qui est la plus grande manifestation mondiale dans ce domaine (l’édition 2019, en juin prochain, table sur quelque 2250 exposants dans 10 gigantesques halls, avec plus de 60 000 visiteurs). En jetant un coup d’œil sur le programme des conférences prévues, je me suis étonné auprès de lui du fait que le terme « supply chain » soit si peu souvent utilisé dans les titres des interventions, et que le nom du salon, « Transport Logistic », ne reflétait pas entièrement à mes yeux toutes les facettes du supply chain management, à savoir les aspects prévisions, planification et mise en adéquation de l’offre et de la demande.

Ce qui m’a le plus étonné, ce fut sa réponse. Il s’est mis à tracer sur un papier un grand cercle dans lequel il a inscrit « Logistik », avec à l’intérieur un petit cercle où il a marqué « Supply Chain », pour illustrer qu’en Allemagne, le terme de « logistique » était le cœur de métier qui englobait la problématique supply chain ramenée à la gestion et au pilotage presque administratif des personnes, des ressources et de l’information, depuis les fournisseurs jusqu’aux clients. Devant mon air interloqué, il m’a dessiné à côté un grand cercle « Supply Chain » autour d’un petit cercle « Logistik », en m’expliquant que pour lui, cette façon de voir les choses venait des États-Unis où il a vécu plusieurs années. Mais c’est aussi celle de la France lui ai-je rétorqué ! « Et d’ailleurs, comment se fait-il que dans les grandes entreprises le directeur Supply Chain soit le N+1 du directeur logistique ? ».

L’argument, que je pensais massue, n’a pas fait mouche. Il m’a répondu très poliment que chez les industriels allemands notamment, le directeur du département logistique gérait un périmètre bien plus étendu que la gestion de l’exécution des mouvements de marchandises, la manutention et le stockage. Je ne peux pas soupçonner le commissaire général de Transport Logistic München de ne pas connaître ce secteur sur le bout des doigts, et j’avoue que cette inversion des terminologies de part et d’autre du Rhin, si elle est avérée, me laisse assez perplexe. Proviendrait-elle de la culture plus industrielle de l’Allemagne, ou d’une plus grande ouverture de la France aux termes défendus par l’Apics que je pensais jusque-là universellement partagés ? Pour l’heure, je ne saurais le dire, mais une chose est sûre : si vous avez un élément de réponse, votre avis nous intéresse !

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Crédit photo Jean-Luc Rognon

Auteur

  • Jean-Luc Rognon

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